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7 mars 2016

BMW a 100 ans: Alles Gute zum Geburstag !

Célébrant ce lundi 7 Mars son centenaire, BMW est au faîte de sa gloire. En 2015, le groupe composé de BMW, Mini et Rolls-Royce, a plus que jamais conforté sa position de leader sur le marché automobile "premium": 2 247 485 véhicules ont été écoulés (hausse de 6.1% par rapport à 2014), dont 1 950 234 pour la seule marque à l'hélice (hausse de 5.2%). Ces résultats sont les meilleurs de l'histoire du constructeur bavarois. Toutefois, cette marque qui est aujourd'hui l'un des plus importants symboles du savoir-faire germanique en matière d'industrie automobile, ayant dépassé au plan des ventes mondiales son rival Mercedes depuis 2005, n'a pas toujours été dans cette position de leader incontesté. Il convient donc de revenir sur les grandes étapes traversées par BMW au cours de ce siècle.

Tout d'abord, la marque telle que nous la connaissons aujourd'hui n'a pas toujours porté ce nom. Lors de son lancement, en plein milieu de la première guerre mondiale, elle naquit sous le nom de "Bayerische Flugzeugwerke" (fabrique Bavaroise d'avions). Suite au traité de Versailles interdisant à l'Allemagne vaincue la fabrication d'avions, la firme doit se renouveler: en 1922, elle est rebaptisée "Bayerische Motoren Werke" (fabrique bavaroise de moteurs) et adopte le logo sous sa forme actuelle: une hélice d'avion sur fond bleu et blanc, couleurs de la Bavière. Il est curieux de constater que l'activité qui est aujourd'hui la principale de BMW, la fabrication automobile, est celle qui arriva en dernier, bien après celle de motos. En effet, ce n'est qu'à la fin des années 20 que la production automobile fut lancée, avec la 3/15 Dixi. Les années 30 verront l'activité automobile prendre un réel essor, avec l'apparition de modèles tels que la 326 berline ou le roadster 328, dotés d'un style qui leur est propre, avec la fameuse calandre à double naseaux, constituant, encore aujourd'hui, une importante part de l'identité visuelle de la marque. 

Hélas, c'est également au cours de cette période que BMW va écrire les heures les plus sombres de son histoire: la marque revient à ses premières amours, l'aviation, et va contribuer à l'armement de l'Allemagne nazie. A partir de 1939, l'entreprise eut recours à de nombreux prisonniers de guerre et détenus de camps de concentration dans ses usines. Au sortir de la guerre, l'entreprise est moribonde. Pour assurer sa survie, elle se reconvertit un temps dans les ustensiles ménagers. En 1948 la production de motos reprend et celle de voitures se fait attendre jusqu'en 1952. Toutefois, le succès n'est pas au rendez-vous: la gamme, si l'on peut dire n'est composée que des petites Isetta d'un côté et de l'autre, des berlines luxueuses 501 et 502 et d'un élégant roadster 507, davantage circonscrit au rôle de vecteur d'image que de modèle de grande diffusion. Cela met clairement en évidence les carences du portefeuille de produits dont souffre BMW. 

En 1959, le grand rival de BMW, Daimler-Benz, est sur le point de racheter la firme. Le salut viendra de l'initative d'un groupe d'actionnaires, dont l'un, Herbert Quandt, sauvera l'indépendance de la marque en y investissement de façon massive. La famille Quandt est encore aujourd'hui le plus important actionnaire de BMW puisqu'elle en détient 47% des parts. Toutefois, le nom de Quandt reste imprégné des heures les plus noires de l'Allemagne. L'exploration du passé des Quandt a fait remonter à la surface de funestes souvenirs, par l'implication directe de Günther Quandt, père d'Herbert, dans le régime nazi. Günther Quandt, riche industriel à la tête des usines AG Afa (futur Varta) est membre du parti nazi dès 1933, et il utilisera par la suite, les "relations" permises par le remariage de son ex-épouse avec un certain... Joseph Goebbels, pour se débarrasser de ses concurrents, notamment en spoliant des entrepreneurs, contraints de lui céder leurs activités. Par ailleurs, il prend également une part active dans l'avancée de l'artillerie nazie: les bombardiers et sous-marins de la Wehrmacht disposent d'accumulateurs sortant de l'usine de Quandt à Hanovre, qui exploite, parfois jusqu'à la mort, un "personnel" en provenance du camp de concentration de Neuengamme, près d'Hanovre et "fourni" par Quandt. Ces informations sont apparues au grand jour par le biais d'un documentaire diffusé en Allemagne sur la chaîne de télévision NDR en 2007 et intitulé "Le silence des Quandt". A la suite de cette diffusion, la famille a reconnu avoir tardé à faire la lumière sur son passé et a décidé de financer un centre d'information sur le travail forcé, afin de procéder à son indispensable devoir de mémoire.

Il s'agit d'un pan délicat et douloureux de l'histoire de la firme, qui rappelle que bien souvent, l'histoire d'une marque automobile est directement liée à l'histoire tout court. Il ne s'agit pas de la nier, de la dissimuler. Il ne s'agit pas non plus de montrer du doigt telle ou telle entreprise. Chacun doit simplement se livrer à son examen de conscience. 

Dans les années 60, grâce aux berlines de la "Neue Klasse" (les 1500, 1600 et 2000 qui, à terme, deviendront les Série 3 et 5), BMW se porte bien. La marque se positionne sur le créneau du "plaisir de conduire" en faisant de cette phrase son slogan dès 1965, et de 1970 à 1993, Eberhard von Kuenheim qui préside aux destinées de l'entreprise contribuera pour beaucoup à son internationalisation et à la diversification de la gamme. En 1972, la division "BMW M" (pour Motorsport) est créée. D'abord chargée de la préparation des voitures de compétition auxquelles BMW participe alors (notamment avec le coupé E9 3.0 CSL), cette filiale produira par la suite des voitures de route dotées de sulfureuses mécaniques. La première d'entre elle fut la M1 en 1978 et qui fut suivie par des déclinaisons de berlines, coupés, roadsters... dénommées soit par la lettre M précédent le nom du modèle (M535i, M635CSi...) soit par la lettre M précédant le chiffre de la gamme concernée (M3, M5, M6 et plus récemment M2 et M4) ou encore en ajoutant la lettre M à des modèles spécifiques (Z3 et Z4 M, X5 M...).

Au milieu des années 90, BMW fit l'erreur de racheter Rover, (sujet que nous avons traité en détail ici) qui s'avéra être un poids mort jusqu'à sa revente en 2000. Le jeu des alliances automobiles, ça ne marche pas toujours comme on le souhaiterait, ainsi que l'ont montré Daimler qui se fourvoya avec Chrysler et PSA avec GM (ce dernier étant toutefois un expert en alliances ratées et en marques vidées de leur substance). Le coup de génie de BMW fut de conserver "Mini" lors de la cession de Rover, pour en faire une marque à part entière avec le succès que nous savons. A la même époque, la marque s'orienta sur le lucratif segment des véhicules tout-chemin avec le premier X5, qui constitua une première approche avant l'arrivée des X3 puis des X1. 

Aujourd'hui, BMW est une marque prospère, à la gamme diversifiée et différenciée, où pratiquement chacun des besoins automobiles est à même d'être couvert, disposant de moteurs quasi systèmatiquement au meilleur niveau en matière de rendement et d'agrément, dans toutes les catégories de cylindrées, et de technologies parmi les plus avancées dans des domaines tels que la transmission intégrale (Xdrive), les boîtes de vitesses automatiques et à double embrayage ou la propulsion électrique/hybride (330e, i3, i8...). Il s'agit d'une de mes marques "de coeur", avec Ferrari qui reste indétrônable, en raison de son positionnement axé sans équivoque sur le plaisir procuré au volant: une position de conduite aisément ajustable sur de grandes amplitudes, des commandes fermes et précises, une ergonomie parfaite qui place le conducteur au centre des évènements, un comportement équilibré conféré par une répartition des masses idéales, des moteurs de premier plan, notamment le mythique six cylindres en ligne (qui tend hélas à se raréfier dans l'actuelle gamme, remercions une nouvelle fois les éco-dictateurs de Bruxelles, chantres des normes écologiques absurdes), un style identifiable immédiatement (même si toutes les périodes n'ont pas été heureuses, comme le souvenir d'un certain Chris B. se charge de le rappeler aux amateurs de la marque)...

Le succès dont je parlais en introduction de cet article est pleinement mérité et fait envisager l'avenir avec beaucoup de sérénité: la marque a su se développer avec cohérence, actionner les bons leviers au bon moment, en misant sur l'investissement de long terme et la constance, qui sont les clés de la réussite lorsqu'on souhaite prétendre à la crédibilité dans le haut de gamme automobile. Les concurrents directs de BMW, Audi et Mercedes sont également là pour corroborer ces observations. D'autres s'y essaient sans succès depuis 40 ans. Suivez mon regard... 

Fêtons à présent dignement ce centenaire avec une sélection de photos de modèles BMW de diverses époques et catégories, qui me font vibrer. Certains clichés ont été réalisés au sublime musée de la marque (le BMW Welt / Museum), que j'ai eu le plaisir de découvrir l'année dernière avec l'agréable compagnie de Nicolas, mon estimé confrère, et dont vous trouverez ici un photoreportage, et dont je vous recommande chaudement la visite, que vous soyez, ou non, passionné de BMW.

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 Anthony Desruelles

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Commentaires
T
En fait, je fais notamment référence à un bouquin sorti tout récemment chez ETAI : "100 ans d'innovation", bel objet en coffret, que je suis en train de lire.<br /> <br /> Et qui semble plutôt intéressant et bien documenté, avec un seul bémol à première vue : un peu trop ouvertement "déférent", ça sent le livre "de commande", sans doute pour en vendre x exemplaires par l'importateur français. Et l'auteur semble expliquer assez peu son titre, même si, je le reconnais, BMW semble mettre ces derniers temps un sérieux coup d'accélérateur en matière d'innovation.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais, sur la distance, je pense effectivement que Mercedes ou Audi ont donné davantage dans ce domaine que l'Hélice. Après, avec les allemands, il faut vraiment faire le tri, car ils sont passés champions pour s'attribuer des innovations qu'ils ne leur appartiennent pas. Je me souviens du lancement de la première CLS, ou l'Étoile revendiquait l'invention du coupé 4 portes. Je m'étais plu à leur rappeler la création par Rover en 1962 de l'exquis P5 Coupé. Ils m'avaient dévisagé avec un air interdit.<br /> <br /> <br /> <br /> Idem d'ailleurs avec l'ABS électronique : Chrysler aux États-Unis ou Nissan au Japon l'avaient déjà lancé sur leurs hauts de gamme au début des années 70, même si cela n'a pas duré très longtemps, au moins pour le premier...<br /> <br /> Les questions d'antériorité m'ont toujours beaucoup intéressé, mais la presse s'en fiche, et du coup cite souvent sans vérification les avancées revendiqués par les allemands. Ou parfois d'autres aussi !
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T
Sacré parcours en effet que celui de BMW. Avec une particularité assez étonnante : en dépit de tous les efforts de ses communicants pour prétendre le contraire, il suffit d'observer de près son parcours pour s'apercevoir que la marque à l'Hélice n'a que très rarement été un novateur ! Ils ont un peu accéléré le mouvement ces dernières années (coques en carbone pour les électriques, électronique de pointe sur la dernière S7), mais dans l'ensemble, BMW ne fut presque jamais le premier à lancer quoi que ce soit de majeur...<br /> <br /> <br /> <br /> On trouve quelques points mineurs (732i, première voiture à Motronic, Série 7 E23, première voiture à indicateur de maintenance, E32 première auto à essuie-glaces à pression variable (!), E38 première auto à phares xénon (aux USA)...), mais rien de fondamental. Et je pense que c'est un atout : n'adopter les techniques nouvelles qu'une fois qu'elles ont été rodées par la concurrence...<br /> <br /> <br /> <br /> Cela étant, je dois reconnaître que c'est, de très loin, la marque qui me séduit le plus parmi le "trio infernal", moi qui ne suis pas - loin s'en faut ! - pro-allemand. Nous avons possédé dans notre garage un Z3 Coupé 2.8 et cette GT atypique nous a beaucoup plu.<br /> <br /> Quand au "downsizing" qui tue les "6-en-ligne", un peu de patience : en continuant le mouvement, nous aurons bientôt des 3 cylindres... qui permettront de retrouver le son rauque des bons vieux "6" !
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E
BMW, une marque que j’affectionne particulièrement... Je n'ai que 24 ans mais j'ai possédé une 130i comme première BMW, puis je me suis orienté vers une 316i E36 en daily et un Z3 2,8 comme voiture plaisir. Le plaisir de conduite n'a rien à voir avec celui proposé par une Audi ou une Volkswagen comme j'ai pu avoir auparavant. Et plus on remonte le temps chez BMW, plus c'est bon. Dommage que la politique actuelle de la marque et plus globalement au niveau écologique soit au downsizing et à l'érosion des 6 cylindres désormais réservés aux modèles vraiment puissants ou aux M ou... au Diesel.
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