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8 juin 2015

Mercedes A45 AMG

En 2012, Mercedes renouvela son modèle d'entrée de gamme, la Classe A. Fini le mini-monospace compact: face au succès insolent des BMW Série 1 et Audi A3, la marque à l'étoile souhaite également prendre part sur ce fructueux segment des compacts premium. Parallèlement, Mercedes souhaite que chaque modèle (exception faite du monospace Classe B, se prêtant, il est vrai, fort mal à ce type d'exercice), dispose d'une version revisitée par son préparateur officiel: AMG. Cela afin de porter à environ 30 000 par an le nombre de véhicules passés entre les mains des sorciers d'Affalterbach à l'horizon 2017, pour le cinquantenaire du préparateur. De ce fait, une version bodybuildée de la Classe A est apparue en 2013: l'A45 AMG. 

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Habitués à développer des mécaniques "consistantes", les hommes d'AMG n'ont, cette fois, pas pu loger un gros V8 sous le capot de la Classe A, en raison de son architecture de traction à moteur transversal, et de la tendance actuelle fortement axée sur le downsizing, dont il a déjà été question dans une parution le mois dernier. Ainsi, cette rivale des Audi S3 et BMW M135i se voit dotée d'un "simple" quatre cylindres de 2 litres, mais suralimenté par un turbo double entrée, sa puissance s'élève à 360cv, ce qui en fait le quatre cylindres le plus puissant de la production actuelle. De plus, avec 180cv/litre de cylindrée, la puissance spécifique est la plus élevée du marché pour un quatre cylindres. Il fallait bien que la "patte" AMG se sente à un moment.

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A condition d'opter pour la version "normale" comme c'est le cas pour cet exemplaire croisé sur un parking d'hypermarché, la version AMG fait preuve d'une étonnante discrétion. Seules ses grosses roues de 19 pouces abritant de gros étriers de freins peints en rouge, les prises d'air béantes dans le bouclier avant et les deux sorties d'échappement chromées, la distinguent du reste de la gamme. Elle passe quasiment inaperçu au milieu des monospaces diesel qui servent de décor improvisé à ces photos. Lors de la première année de commercialisation, une version "Edition 1" était proposée pour environ 65 000 euros. Pourvue de jupes latérales laquées noires, d'un proéminent aileron au dessus du hayon et de strippings sur la carrosserie, cette version fait, selon moi, dans que j'aime à appeler un "vocabulaire stylistique outrancier", pour reprendre une expression de Serge Bellu, éminent directeur de la rédaction de la revue "Automobiles Classiques". 

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Dotée d'une transmission intégrale "4-Matic" reposant sur un principe comparable à celui de sa rivale d'Ingolstadt, la S3 / RS3, la voiture se comporte la plupart du temps comme une traction et peut transférer jusqu'à 50% de la puissance sur le train arrière en cas de perte de motricité. Au bénéfice de l'efficacité, des réglages spécifiques en matière de châssis ont été apportés (suspensions raffermies, barres stabilisatrices majorées, essieu arrière revu...). l'A45 AMG profite d'un comportement routier sûr, d'une motricité sans faille et d'une belle agilité, mais au prix d'un inconfort peu habituel sur une Mercedes, même AMG ! La BMW M135i (il est vrai, moins radicale dans sa définiton) est infiniment plus confortable. Même une RS3, pourtant fermement suspendue, se révèle plus conciliante avec les vertèbres de ses occupants. Dire qu'il existe un Pack Performance AMG qui la rend encore plus dure... Le freinage, quant à lui, donne satisfaction en conduite dynamique mais un usage intensif mettra assez rapidement à mal ses capacités.

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Côté boîte de vitesses, il s'agit d'un choix unique: une unité robotisée à double embrayage comptant 7 rapports (7G-DCT) et disposant de trois programmes de conduite: confort, manuel et sport, qui agissent sur la cartographie moteur et la vitesse de passage des rapports. Bémol: elle refuse parfois de rétrograder en appui et au delà d'un certain régime. Ceci étant, les 450nm de couple disponibles entre 2250 et 5000trs permettent tout de même une certaine "latitude" quant à la plage d'utilisation.

Associée au puissant 2 litres suralimenté, cette transmission double embraage autorise des performances de premier plan (0 à 100km/h en 4.7s, aussi bien qu'une 911 Carrera S) mais celles-ci sont délivrées dans une linéarité peu cohérente avec le blason "AMG". En clair, la montée de l'aiguille du compteur est impressionnante et les reprises foudroyantes, mais la poussée ressentie ne sait pas forcément retranscrire ces chronos, et le moteur manque de coffre sous 2000trs. Le turbo ne peut décidément pas compenser entièrement la faible cylindrée d'un moteur. 

Par ailleurs, sa sonorité, bien qu'ayant fait l'objet d'un travail spécifique (la réputation d'AMG, encore une fois...), se montre assez sympathique... pour un quatre cylindres. Au démarrage, un timbre "pétillant" se fait entendre, révélant que l'on a pas affaire à une A160, et moyennant une option à 595 euros, un échappement spécifique peut équiper la voiture, avec au programme, des déflagrations à la montée des rapports et un coup de gaz au rétrogradage. Toutefois, cela n'a rien de comparable avec l'illustre ancien V8 atmosphérique 6.2L, ni même ses remplaçants 4.0L et 5.5L biturbo en terme de mélodie. 

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Cette A45 AMG est donc une compacte sportive dotée de nombreuses qualités, notamment des performances très élevées et une efficacité quasi parfaite, si l'on est pas trop regardant sur le confort. Par contre, je trouve la qualité de fabrication de cette Classe A un bon cran en dessous des standards habituels de Mercedes. Ses rivales bavaroises de chez Audi et BMW font bien mieux à ce niveau. Je ne vais pas être très objectif, une fois de plus dirons certains, mais dans cette catégorie, j'irai bien plus volontiers vers une M135i, disposant d'un 6 cylindres en ligne 3.0L turbo à peine moins performant et autrement plus mélodieux, pouvant être associé à l'excellente boîte automatique ZF à 8 rapports. Moins chère d'environ 5000 euros en version de base, la BMW permet également d'utiliser judicieusement cette économie en la convertissant en de sympathiques options, qui sont, de toute façon, également nombreuses chez Mercedes et Audi. 

Avec l'arrivée imminente de la nouvelle RS3, l'A45 AMG va perdre son statut de leader de la catégorie en termes de puissance, puisque la compacte aux anneaux proposera 367cv, extraits de son musical 5 cylindres 2.5 TFSi. Cela ne durera toutefois pas bien longtemps puisque Mercedes a déjà dans ses cartons une version AMG S, développant 385cv, et BMW prévoit une version M "officielle" (et non "M Performance" comme actuellement) de ses Série 1 / Série 2. Ah, l'émulation entre constructeurs germaniques... 

Fiche technique: 

Moteur : 4 cylindres

Disposition : Transversal avant

Energie : Essence

Puissance : 360cv à 6000 trs/min

Rapport Poids / Puissance : 4.4kg/cv

Puissance fiscale : 24cv

Couple maxi : 45.9mkg à 2250 trs/min

Cylindrée : 1991 cm3

Nombre de soupapes : 16

Suralimentation : Turbo à double entrée (1.8 bar)

Alésage x course : 83.0 x 92.0mm

Taux de compression : 8.6 

Distribution : Double arbre à cames en tête, calage variable des AAC

Alimentation : Injection directe

Transmission : Intégrale

Boîte de vitesses : Double embrayage, 7 rapports

Direction : Crémaillère, assistance électro-hydraulique

Suspension AV : Mc Pherson

Suspension AR : Essieu multibras

ABS / Antipatinage / ESP : oui / oui / oui

Longueur : 4m36

Largeur : 1m78

Hauteur : 1m42

Poids : 1585kg

Capacité du réservoir : 56 litres

Pneus AV : 235 / 40 / ZR18

Pneus AR : 235 / 40 / ZR18

Vitesse de pointe : 250km/h (270km/h en option)

0 à 100km/h : 4.7s

400m DA : 13.1s

1000m DA : 24s

Anthony Desruelles

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