Volkswagen Golf V R32 (2005-2008)
Présentée au salon de Francfort en Septembre 2005, cette variante survitaminée de la Golf cinquième du nom a pris, à cette occasion, le titre de version la plus puissante de la gamme, qui était détenu jusqu'ici par la GTI, motorisée par un inédit quatre cylindres turbocompressé de 2 litres, développant 200cv. Cette R32 reprend la mécanique étrennée par la Golf IV R32 en 2002: le V6 (ou plutôt VR6, puisqu'il s'agit d'un moteur à angle de 15° entre les bancs de cylindres) 3.2 litres, et qui a profité d'un regain de 9cv, portant sa puissance à 250cv. Son couple n'est pas en reste avec une valeur "copieuse" de 32.6mkg disponibles à 2500trs/min. Ce moteur est également utilisé par sa cousine aux anneaux, l'Audi A3 3.2 V6.
Ce moteur, dont la gestion du boîtier papillon a été revue, dispose à présent d'une ligne d'échappement "bi-mode", avec un clapet piloté permettant de contrôler les flux de gaz, et de libérer la sonorité en fonction du régime. Et libérée, elle l'est ! Ce V6 flatte les oreilles de sa mélodie grave et rauque, puis métallique dans les tours. Un souvenir aujourd'hui lointain, à l'heure où les compactes sportives font quasiment du 4 cylindres turbo, un consensus. Seules les BMW M135i et Audi RS3 font de la résistance en proposant respectivement un 6 et un 5 cylindres, tous deux turbocompressés.
A l'usage, ce moteur dispose d'un beau "coffre" à bas régimes, notamment grâce à son calage variable à l'admission et à l'échappement et à sa généreuse cylindrée, mais il montre également une belle propension à monter dans les tours. En termes de performances, il ne faut pas se fier à la linéarité avec laquelle elles sont obtenues: le 0 à 100km/h est abattu en 6.2s, même si l'auto est aidée en cela par sa transmission intégrale (de type Haldex). Côté reprises, on aurait pu s'attendre à mieux puisque la GTI fait presque jeu égal grâce à son turbo. Cela peut sembler surprenant eu égard à l'écart de puissance qui les sépare (50cv), mais la R32 n'est pas aidée par son poids, très élevé pour une compacte puisqu'il s'établit à 1570kg ! Ses concurrentes de l'époque, l'A3 V6, la BMW 130i et l'Alfa Romeo 147 GTA avaient 100 à 200kg de moins à emmener.
A l'instar de sa devancière, ce n'est pas tant le logo R32 ornant la calandre qui permet d'identifier immédiatement cette Golf dopée aux stéroïdes, mais plutôt les grandes roues de 18 pouces, les jupes latérales, la double sortie d'échappement centrale, le bouclier avant plus ajouré et avec une calandre chromée. La recette est la même que pour sa devancière: un look ostentatoire, un gros moteur et des prétentions plus orientées vers le grand tourisme rapide que sur le sport pur et dur. Toutefois, cette Golf V repose sur une plate-forme inédite et dispose d'une véritable avancée: un comportement routier devenu agréable.
En effet, le point sur lequel la Golf V se devait de progresser coûte que coûte était bien le comportement. La "IV" R32 était trop fermement suspendue et transformait un trajet en un désagréable rodéo, dès lors qu'il ne se déroulait pas sur un bitume parfait. Volkswagen a retravaillé les liaisons au sol: tarage des amortisseurs, des barres antiroulis et points d'articulation des trains roulants ont été revus. De même, l'armada d'aides électroniques (ABS, antipatinage ASR, blocage électronique de différentiel EDS, répartiteur de pression de freinage EBD...) toutes supervisées par l'ESP (non déconnectable entièrement, hélas) ont fait l'objet de seuils d'intervention recalibrés.
Par ailleurs, la transmission 4motion a également fait l'objet de modifications et le transfert de couple sur l'essieu arrière se fait plus rapidement et de façon bien plus imperceptible sur sur la précédente génération. Forte de toutes ces modifications, la Golf V R32 est devenue enfin (relativement) confortable, efficace, et agréable en dehors des autoroutes. Ne vous attendez cependant pas à une auto très ludique à conduire: le maître mot qui la caractérise est "efficacité". De ce fait, toute tentative de dérive du train arrière sera vaine. La R32 passe vite et fort en virage mais sans le "déhanché" d'une BMW 130i.
La Golf V R32 a donc de belles cartes à jouer pour les amateurs de voitures performantes, faciles à conduire, et utilisables au quotidien. Elle dispose des qualités d'habitabilité d'une Golf "normale", elle existe en versions 5 portes et elle peut disposer, pour les amateurs d'automatisme, de la réussie transmission DSG à double embrayage et palettes au volant. Cette Golf peut se trouver aujourd'hui aux alentours de 15 000 euros, voire moins de 13 000 si l'on accepte un kilométrage un peu plus élevé. Comme pour chaque achat automobile, à plus forte raison quand il s'agit d'une voiture à connotation sportive, il conviendra de s'assurer de l'historique et de l'entretien, et fuir les autos modifiées et / ou au passé flou. Il faudra également prévoir un solide budget carburant, mais s'agissant d'un V6 de 3.2 litres, cela est induit dans l'achat d'une telle voiture. Après tout, on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, non ?
Fiche technique
Moteur : V6 à 15°
Disposition : Transversal avant
Energie : Essence
Puissance : 250cv à 6300trs/min
Rapport Poids / Puissance : 6.28kg/cv
Puissance fiscale : 17cv
Couple maxi : 32.6mkg à 2800trs/min
Cylindrée : 3189cm3
Nombre de soupapes : 24
Suralimentation : non
Alésage x course : 84.0 x 95.9mm
Taux de compression : 10.9 : 1
Distribution : 2x2 arbres à cames en tête
Alimentation : Gestion électronique intégrale
Transmission : 4 roues motrices de type Haldex
Boîte de vitesses : Manuelle 6 rapports ou Robotisée à double embrayage 6 rapports
Direction : Crémaillère, assistance électromécanique
Suspension AV : Pseudo McPherson
Suspension AR : Essieu multibras
ABS / Antipatinage / ESP : Oui / Oui / Oui
Longueur : 4m25
Largeur : 1m76
Hauteur : 1m47
Poids : 1570kg
Capacité du réservoir : 60 litres
Pneus AV : 225/40/YR18
Pneus AR : 225/40/YR18
Vitesse de pointe : 250km/h
0 à 100km/h : 6.2s
400m DA : 14.7s
1000m DA : 26.7s
Anthony Desruelles